• De nouveaux dieux pour une nouvelle humanité

    Si nous considérons sérieusement l'appel de la nouvelle Terre, il nous faut comprendre sur quels leviers nous devons agir pour permettre cette extraordinaire métamorphose. Il nous faut connaître les éléments-clés qui  façonnent les êtres et déterminent les destinées et l'Histoire.

    Il y a certes une infinité de facteurs, mais parmis eux, un qui mérite toute notre attention - parce qu'il est déterminant et parce que nous pouvons agir sur lui. Ce sont les "dieux" des Hommes: CELA QUI FAIT AUTORITE.

    En d'autres mots: ces puissances intérieures ou extérieures qui gouvernent nos décisions et déterminent nos actes.


    Les sempiternels conflits et ravages planétaires ne sont pas le fruit du hasard; ils reflètent tout un ensemble de choix, de croyances et de comportements - sous l'influence de ces "dieux" que l'humanité craint ou "vénère".

    Par conséquent, manifester une humanité évoluée en symbiose avec le rêve de Gaïa nécessite de regarder en face ces "dieux"... et les conséquences de nos "obédiances". Nous serons alors plus à même de comprendre pourquoi le monde est loin d'être un paradis... et pourquoi, en vue de l'accouchement de la nouvelle Terre, il est prioritaire d'élire de nouvelles autorités, de trouver de nouveaux guides de conscience, de définir de nouveaux repères et de viser de nouveaux horizons.


    Le degré d'évolution d'un être humain ou d'un peuple, d'une civilisation se reflète d'ailleurs directement par les éléments qui font autorité sur lui (elle), captent son attention et déterminent son univers intérieur comme son existence matérielle.

    Au stade dit "pré-rationnel", l'autorité est le pouvoir, l'ascendant: la domination physique ou psychique contrôlant les êtres soit extérieurement soit intérieurement par intimidation (pouvoir de nature masculine, suscitant de la peur) ou séduction (pouvoir de nature féminine, provoquant du désir). Les individus et peuples sont alors contrôlés et assujétis par des puissances visibles ou invisibles, réelles ou phantasmées. La liberté est d'autant plus limitée que l'individu est esclave de son émotivité.  C'est l'autorité des "dieux", qui prennent parfois la forme de "rois" ou de "sirènes". Bien que leur forme ait grandement évolué, ces "entités" n'ont de loin pas disparu de nos sociétés:

    Rappelons que les "dieux" sont ces éléments qui orientent nos choix. Dans notre société (post-)moderne, ils sont pour la plupart des gratifications sensorielles ou psychologiques: par exemple la reconnaissance sociale, l'argent, le confort, le sexe, le divertissement, la gloire, la beauté physique... Mais en regardant plus en profondeur, nous constatons qu'il y a surtout toute une liste de croyances conscientes ou inconscientes sur soi, l'être humain, la nature, la vie qui nous gouvernent "à l'insu de notre plein gré"...  Nous touchons là à quelque chose de fondamental qui sera traité dans la rubrique "Croyances et destinées".

    Les "rois" du siècle - ces éléments qui déterminent nos droits ou la vérité - se retrouvent chez les gouvernants, les dirigeants, la police, les enseignants, les parents... mais aussi, de façon plus abstraite, les lois juridiques, la science, la raison...

    Les "sirènes" sont par exemple les stars du show biz, de la pop et du sport, les séduisantes donzelles affichées sur les magazines et publicités, les belles voitures, les vacances de rêve, les gadgets, les médicaments miracle, les loteries, les jeux d'argent, etc... Mais aussi les savoirs et les pensées "dans le vent", les musiques "in", les modes... Leur rôle est de nous séduire afin d'obtenir quelque chose en retour... voire de nous exploiter.

    Lorsque nous sommes sous l'emprise de l'émotionnel, nous sommes esclaves de nos peurs et de nos désirs, c'est-à-dire de nos attachements. Ces émotions peuvent être facilement manipulées par nos semblables: nos proches (parents, partenaires, enfants, amis...) pour commencer. Nos supérieurs hiérarchiques ensuite. Et au-delà, par les pouvoirs politiques (propagande) et économiques (publicité) qui connaissent bien les trucs pour nous influencer voir nous manipuler (-->lien). Psycho-dépendant de nos "amours", soumis aux autorités du monde et hyper-consommateurs malgré nous, nous perdons peu ou prou notre dignité, notre liberté et notre discernement. Dans ces conditions, nous pouvons que nous sentir insatisfaits intérieurement; aussi, notre capacité à contribuer constructivement au bien commun est sérieusement affectée.

    Par conséquent, pour transiter vers une civilisation de "récréations amoureuses dans la Lumière Source", une des tâches les plus prioritaires est de se libérer de notre réactivité émotionnelle. Ainsi, la vie deviendra beaucoup plus légère, et nos énergies, ainsi affranchies de leurs "dieux" donc déconditionnées, deviendront disponibles pour des actes conscients, libres et créatifs.

    En d'autres termes, il s'agit de développer notre équanimité, cette tranquillité intérieure face aux diverses sollicitations, séductions et provocations de la vie. Cela acquis, nous ne sommes plus contraints de réagir compulsivement aux défis et opportunités du moment; nous devenons capables d'y répondre, de manière posée et lucide. Au lieu de nous battre avec le monde et nos difficultés, nous découvrons, avec une joie tranquille ou grisante, qu'il est possible de danser avec la vie.

    voir article: gérer les émotions


    Au stade dit "rationnel", l'émotionnel étant mieux régulé et contrôlé, apparaît une nouvelle autorité: le savoir, fondé sur la raison. Une raison qui lorsqu'elle applique son art au monde sensible devient science. Fait alors autorité ce qui est vérifiable en suivant un protocole logique et explicite, et répétable par toute personne en mesure de suivre le protocole. L'usage de cette faculté et l'acceptation de son autorité permet d'éliminer les superstitions caractéristiques du pré-rationnel. Exit les fantômes de l'univers paranoïde ou phantasmagorique de nos ancêtres et de nos enfances. Mais exit aussi tout ce qui n'est pas explicable, répétable, vérifiable; ce filtre de la raison, s'il nous libère de croyances illusoires et aliénantes, nous coupe également de notre ressenti, de notre intuition, lorsque nous en faisons notre autorité suprême et exclusive.


    La raison est avant tout un pouvoir de prédiction. Cette aptitude, certes fort utile, est toutefois limitée: premièrement, les données sur laquelle est applique sa logique ne sont jamais rigoureusement sûres ou exhaustives. On nage dans "l'approximatif plus ou moins tolérable". Aussi, la science a besoin de beaucoup de ressources - humaines, financières et matérielles - et ceci est d'autant plus vrai qu'elle se développe et s'affine (bien que les progrès conjoints de l'électronique et de l'informatique incitent à nuancer). Elle consomme aussi du temps, ce qui rend son usage problématique dans des prises de décision qui bien souvent ne permettent pas de tels délais. Enfin, elle est d'une efficacité fort limitée face à des systèmes complexes non-linéaires (comme la météorologie, l'économie,...). Ses inévitables approximations (données et lois physiques) la rendent incapable de prédire de manière fiable l'évolution de ces systèmes sur des échelles de temps significatives, comme par exemple en climatologie dans le cadre des changements climatiques. Difficile donc de prendre des décisions politiques importantes sur une base aussi fragile.


    Surtout, la science étant fondée sur la logique de la raison, elle nous limite à l'étude et à la compréhension des réalités déterministes - celles qui peuvent s'analyser en terme de rapports de cause à effet stables dans le temps - ou probabilistes - lorsqu'elle se cantonne à quantifier la probabilité d'une occurence faute de pouvoir la prévoir pleinement.

    Par principe, elle ne peut prédire... l'imprévisible: ce qui est en-deça de cette causalité stable: le hasard, le chaos, ou ce qui est au-delà: le super-causal ou transcendant (causalité suprême et supra-matérielle).

    Le chaos est le non-structuré. Mon intuition me dit qu'il n'existe pas de chaos absolu, mais seulement des degrés divers de "démembrement de l'UN" sur le plan du manifesté (pour plus de précisions sur ce sujet, voir la rubrique "métaphysique de la cocréation"). La science ne pouvant que révéler des structures, le chaos, inévitablement, l'échappe, limitant d'autant son pouvoir prédictif.

    Le dit "supra-causal" ou "transcendant" concerne la "cause des causes qui est cause sans cause". Par principe là-aussi, la science ne peut révéler la cause de cette cause première.  Elle ne peut dire par quoi il y a quelque chose plutôt que rien; elle ne peut donc accéder à la cause et origine de l'être. Elle ne peut pas plus accéder à la cause finale: la raison de l'être ou raison d'être: le "pour quoi l'univers, la vie ?". La science sait disséquer les comments mais elle est muette devant les pourquoi. 

    Pourtant, pénétrer ces mystères de l'alpha et de l'oméga est d'une importance capitale sur le plan philosophique - pour comprendre le sens et l'essence de la vie et pour orienter les Hommes et leurs sociétés. En l'absence, l'Homme pré-rationnel se laisse diriger par ses pulsions, mettant son ingéniosité et son intelligence à leur service; les résultats ne sont pas glorieux. l'Homme rationnel suit quant à lui ses idéaux abstraits ou sublimés, parfois plus dangereux que ses instincts car plus déconnectés du vivant. Et lorsque ses idéaux sont nobles, ils manquent d'assise - et donc de pouvoir - ne s'appuyant pas sur les forces et principes spirituels de la Création dont il ignore (agnosticisme), caricature (religions) ou nie (athéisme) l'existence. D'où l'échec de tous les "isms", c'est-à-dire de tous les projets de société fondés sur des idéologies, des abstractions, et non sur une connaissance intime du réel. La "divine symphonie" de la Nouvelle Terre ne pourra émerger en suivant une recette ou un protocole donné. Il s'agira plutôt de (re)trouver notre rôle naturel et surnaturel au sein du processus créateur universel. Nous en reparlerons, notamment dans la rubrique "fondements méta-philosophiques". 


    Notre société est encore profondément marquée par cette autorité du savoir qui se reflète par l'appel généralisé à des experts, des spécialistes et des scientifiques, si possible bardés de prestigieux diplômes... Ne pouvant tous être "experts en tout", nous nous trouvons contraints de donner notre allégeance à d'autres, sensés être plus capables de discernement sur un sujet donné. Or, ces "autres" ne sont pas toujours fiables (erreurs, imprécisions, omissions ou falsifications). Surtout, la spécialisation requise rend difficile la vue d'ensemble, pourtant incontournable dans les prises de décision. Enfin, comme précisé ci-dessus, la science se limite à révéler le comment; elle ne peut pénétrer le pour quoi (cause finale, téléologique). Ne pouvant répondre au sens de l'existence, elle ne peut servir de boussole aux sociétés: elle offre des cartes et des pistes mais ne dit rien sur la direction à prendre.

    La philosophie est la tentative de combler ce vide. Cette recherche a fait couler beaucoup d'encre à travers toutes les civilisations et époques. Pourtant, et malgré un accès extraordinaire aux écrits (souvent remarquables) de toutes les traditions, nos sociétés ne semblent pas plus éclairées qu'autrefois sur le sujet. On décèle même aujourd'hui une perte de sens, le citoyen englouti par un consumérisme qui à la fois tue le sens et nous anéstésie plus ou moins efficacement de cette perte... Pourquoi la philosophie est-elle si inefficace à trouver le sens de l'existence (s'il y a) et à éclairer le monde de ses trouvailles ?

    Fondée comme la science sur la raison, la philosophie ne permet pas, à elle-seule, d'accéder à la grande réponse au mystère de l'existence. Comme la science, elle bute inévitablement sur l'impossibilité logique d'expliquer l'alpha - la cause première - et l'oméga - la finalité ultime (le grand dessein, la raison d'être) de cette vertigineuse danse cosmique dont le singulier destin humain fait partie.


    Pourquoi en est-il ainsi ? Parce que la raison, qu'elle serve à faire de la science ou de la philosophie, ne peut pas appréhender la globalité, mais seulement des fragments - et des fragments des relations tissés entre eux. La raison est en effet fondée sur le principe d'abstraction qui trie, isole et différentie les éléments pertinents considérés, pour les disséquer et mettre en évidence leurs liens par l'usage de l'intellect. Lorsque par synthèse notre esprit réunifie ce que l'analyse avait disjoint, elle ne peut atteindre qu'à une représentation de la globalité, et non pas à la globalité réelle et vivante qui contient toute la Création et inclue l'observateur. Or, le sens ultime de l'existence ne peut se révéler qu'en embrassant cette totalité du réel, par principe inaccessible à tout système de pensées, le processus d'abstraction nécessaire à leur construction nous coupant de facto de cette ineffable et abyssale globalité. Au mieux donc, la pensée philosophique peut-elle pointer vers CELA; mais ce n'est qu'avec l'esprit vacant et un coeur pur et grand ouvert que nous pouvons pénétrer le grand Mystère, en communion avec lui. C'est alors seulement, extatiquement transpercé par la beauté ineffable du sens suprême, que nous sommes en mesure de l'apprécier pleinement, et de facto de le servir, en offrant notre vitalité aux numineuses activités qu'il nous inspire.


    Quant est-il alors des réponses d'origine religieuse ?

    Il est vrai que les religions sont généralement fondées sur des moments de grâce et d'illumination où un être d'exception a pu pénétrer le grand Mystère, dans une fulgurante fusion/communion avec Lui. Leurs témoignages, leurs conseils sont donc particulièrement précieux. Toutefois, leurs messages - bien que de dimension universelle - sont inévitablement partiels puisque composés d'abstractions (voir ci-dessus) et exprimés dans un langage appartenant à une époque et à une culture déterminées. Cette limite propre à la pensée et au langage suscite chez les adhérents une compréhension tronquée qui fait peu ou prou obstacle à la grande lumière, surtout s'ils s'y accrochent dogmatiquement. Pire, les enseignements devenus codifiés et vénérés s'institutionnalisent au point d'étouffer la libre pensée, de brider la créativité... et d'engendrer des conflits stériles... ou sanglants. Si l'Esprit vivifie, la lettre, quant à elle, tue...


    Ainsi, si les dieux de l'émotionnel nous asservissent et ceux du rationnel nous limitent ou nous égarent, par lesquels les remplacer pour accéder aux délices de la vie divine sur la Terre, promesse de l'âge du Verseau ?

    La réponse n'est pas de hier et elle a été formulée maintes fois sous divers visages à travers les sages et prophètes des diverses cultures et traditions du monde. Ce qui est nouveau et enthousiasmant aujourd'hui, c'est que nous avons un recul suffisant par rapport aux diverses tentatives civilisationnelles du passé proche ou lointain pour en tirer les enseignements qui s'imposent, et, si nous le souhaitons, mettre en oeuvre la quintessence des sagesses du monde, de manière systématique à l'échelle planétaire. En d'autres mots: nous avons aujourd'hui toutes les clés à disposition pour créer une société multi-culturelle mondiale où règnent la paix et la joie. Et nous avons également des ressources immenses - scientifiques et spirituelles - pour apprendre à vivre en harmonie profonde avec notre environnement. La seule chose qu'il reste à atteindre, c'est de parvenir à communiquer ces vérités au plus grand nombre; inspirer les gens à s'engager dans un processus de guérison et d'éveil, individuel et collectif; et donner le goût d'un engagement sincère dans le vaste chantier de la nouvelle Terre. Ce site n'a pas d'autre but que de contribuer à cette réalisation collective du potentiel extraordinaire de notre temps, pour en favoriser l'émergence.

    Alors, sur quelle(s) autorité(s) s'appuyer, en nos consciences et dans nos sociétés, pour cocréer la nouvelle Terre ?  

    Réponse dans la rubrique suivante: "fondements méta-philosophiques"...

     

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